"Sitcom" de François Ozon (1998)

Avec Evelyne Dandry (la mère), François Marthouret (le père), Marina de Van (Sophie), Adrien de Van (Nicolas), Stéphane Rideau (stéphane), Lucia Sanchez (Maria), Jules Emanuel Eyoum Deido (Abdu), Jean Douchet (le psychiatre)...

Une famille très classique : un père, ingénieur, une mère partageant son temps entre ses cours de gym et ses séances de psychothérapie, un fils sérieux (Nicolas), étudiant en droit, une fille (sophie) artiste. Sans oublier Maria, la femme de ménage un peu fofolle

Toute cette harmonie apparente va éclater en morceaux avec l'arrivée d'un personnage inattendu, un rat en cage, que le père ramène un jour à la maison...

Qui ne se souvient pas de ces sitcoms made-in-france idiots : Pas de pitié pour les croissants, Premiers baisers, Hélène et les garçons, Le miel et les abeilles, Les années facs, La philo selon Philippe, Les filles d'à côté, Pour être libre, Le groupe, Salut les musclés...
Sans oublier le sitcoms américains : Punky brewster, Charles s'en charge, Friends, Une nounou d'enfer, Madame est servie, Une famille presque parfaite, La vie de famille,...

Depuis plusieurs décennies, les sitcoms sont des valeurs sûres : un décor fixe digne d'uns scène de théâtre dans lequel toutes les situation sont possibles pour des personnages qui cherchent à s'épanouir.
Telle est la base du travail de Ozon. Une base dont il va s'empresser de prendre le contre-pied tant sur tous les plans : technique, personnages, histoire, thèmes, genres !

tous les personnages vont devenir des rats de laboratoire pour une expérience au vitriole qui donne un film des plus subversifs. Encore que le spectateur a son rôle à jouer dans le film, sa propre interprétation à donner pour donner un sens au désordre établi !

Un voyage entre le rêve/fantasme et la réalité, entre la vie et la mort, entre la folie et la raison...

Un film dans lequel on trouve les composantes du fantastique selon Gérard Lenne :

"L’intrusion de l’a-normalité dans la normalité produit un choc dramatique qui détermine et anime le schéma constant du « fantastique »."

Le rat fait, ici, figure de vampire. Animal, souvent associé à la peur, qui au contacte des protagonistes les transforment en monstres moraux et même physiques si l’on prend comme normalité une société conservatrice aux codes rigides. On passe de personnages ternes à des protagonistes au en couleurs !

Sélection officielle de la Semaine Internationale de la Critique à Cannes en 1998, ce film à obtenu le prix d'interprétation féminine et le prix de la création au festival de Namur en Belgique et le prix d'interprétation féminine au festival de Stiges en espagne.

Bref, un ovni cinématographique jouissif dont la fin est plus qu'excellente...

A découvrir absolument !

Comments

[Nosferatu]

Je confirme, c'était un sitcom, au même titre que les différentes séries qui y étaient diffusées !
un sitcom (de l'anglais "situational comedy") est une technique de mise-en-scène et de tournage : des personnages stéréotypés, des plans peux variés sur un décor quasiment unique et dans ce cas précis, un tournage sur un plateau dont le décor était une toile peinte !
C'était donc bien un sitcom (un peu rustique, mais sitcom quand même !).

[Voldemort]

Désolé mais "Pas de Pitié pour les croissants" n'est pas un sitcom made-in-franc comme tu le dis mais une séquence du Club Dorothée au même titre que "Terre Attention Danger" ou "Allo Docteur" ou la chronique de Madame Soleil. a+