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Always Look on the Bright Side of Life !
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13 mai 2007

Bagdad Café...

Bagdad Café (Out of Rosenheim)
Un film de Percy ADLON
Allemagne, 1988

BAGDAD_CAFE

Avec : Marianne Sägebrecht (Jasmin), CCH. Pounder (Brenda), Jack Palance (Rudi Cox)

Je ne résiste pas, alors que je suis sur le point de vivre l’une des expérience les plus excitantes de ma vie à Cannes à partir de Dimanche, à vous livrer mon dernier coup de cœur cinématographique qui est certainement la révélation de l’année en ce qui me concerne.

Bagdad_Caf__2__Un_western_f_minin_

Je crois que je n’avais pas été autant touché par un film que depuis cette soirée du 28 avril 2002 où j’ai vu pour la première fois Tout sur ma mère de Pedro Almodovar.

Cinq ans plus tard, presque jours pour jours, j’ai été également ému par le film ovationné de Percy Adlon Bagdad Café (Out of Rosenheim) sorti en 1988.

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Au départ, deux personnages et une machine : un couple d’Allemands, parlant allemand, dans une voiture (allemande ?) roulant au son de musiques folkloriques allemandes, dans un désert américain. Une dispute. Elle, prend son barda, lui, la laisse sur le bord de la route avec un thermos de café. Une chanson – Calling You – qui sonne comme un appel et dirige Jasmin vers le Bagdad Café tenu par Brenda, une jeune mère de famille noire américaine que son mari vient de quitter. Autour de ce lieu gravitent toutes sortes de personnages : des routiers, les enfants de Brenda, un jeune campeur au boomerang et surtout Rudi Cox, un vieil homme vivant dans une caravane. Tout ce petit monde forme la famille du Bagdad Café.

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Difficile de résumer une intrigue qui, au final, passe au deuxième plan et importe peu. Seule l’esthétique du film compte, un film splendide. Une constante : le jaune saturé en toile de fond qui confère à l’œuvre une chaleur torride tel un western et qui habite les âmes des deux personnages principaux : Jasmin et Brenda. Ces deux là dégainent, se cherchent, se scrutent et s’apprivoisent. Ce sont deux animaux apeurés et échaudés par les hommes. Ces femmes apprennent à se débrouiller sans eux dans un environnement normalement hostile à la féminité : une station essence dans le désert.

Bagdad_Caf__6

Ce film va dès le début à l’encontre des codes sociétaux : deux femmes qui n’ont rien de commun avec le Rêve américain : l’une est noire, pas spécialement riche, l’autre étrangère avec un physique disgracieux. L’une est blanche et victime, l’autre est noire et autoritaire. Percy Adlon prend à contre-pied le schéma américain du Blanc qui persécute le noir. Ce dernier est même affublé d’une culture musicale classique : jean-Sébastien Bach. Des ponts comme celui-ci sont constamment édifiés pour rapprocher ces deux cultures qui se sont rencontrées à travers un choc. En quelques sortes, la vieille Europe traditionaliste contre une Amérique moderne ou la femme noir a enfin la place qui lui est due. Un film, quelque part féministe : les femmes vont relever leur famille et leur couple dont elles prendront la tête. Des angles de caméras étranges viennent mettre en scène l’histoire de ces deux femmes : on se croirait dans un rêve où viennent s’interposer des flashs qui relèveraient presque de l’absurde mais que le metteur en scène imposent comme des éclairs de poésie.

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Ce film magique a obtenu le César du meilleur film étranger et du film de l’Europe communautaire en 1988 et a été nommé aux Oscars dans la catégorie meilleure musique en 1989.

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Le quotidien Le Monde écrivait sur ce film : « On l’emporte avec soi, on y repense en souriant après. Il vous rend heureux, un peu baba ; c’est peut-être une dope ce film. » Plus que ça, ce film contient un certains je-ne-sais-quoi qui me bouleversera à jamais.

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